Nahawa Doumbia est née au Mali à Mafélé, un petit village situé à la frontière de la Côte d'Ivoire et elle a grandi à Bougouni, chef-lieu du Wassoulou, cette région boisée située au sud de Bamako où elle habite toujours.
Sa mère, qui mourut quelques jours après sa naissance, lui avait prédit un avenir de chanteuse, bien qu'elle ne fasse pas partie de la caste des griots et qu'elle n'ait donc a priori aucun avenir dans la musique "Dans ma famille, personne ne chante, précise-t-elle et l'on n'aimait pas qu'on chante. C'est pourquoi j'ai eu tant de peine à venir à la musique. J'ai été découverte par les agents du Ministère de la Culture en chantant en groupe avec mes amies et c'est comme cela que j'ai participé (contre l'avis de mon père) à ce qu'on appelle les "Semaines de la Jeunesse", du niveau local au niveau régional.
Tous les deux ans, toutes les régions se regroupaient à Bamako pour la "Biennale de la Jeunesse", une compétition artistique et sportive qui permettait le brassage entre les jeunes de toutes les régions du Mali. J'ai gagné avec une de mes chansons lors de la Biennale de 1980, que j'ai par la suite présenté au "Concours Découvertes RFI" dont j'ai été aussi lauréate."
Nahawa est aujourd'hui une idole au Mali, gardant tout le charme de sa voix enfantine pour devenir une des références vocales d'Afrique de l'ouest. La reine du Didadi - un rythme sur lequel les jeunes gens se défient lors des cérémonies et des soirées de fête aux périodes des semailles et des récoltes - a décidé un retour à la tradition instrumentale du wassoulou, manière voluptueuse et rythmée de phraser la mélodie : plus de batterie ni de synthétiseur dans son groupe, mais balafon, kamélé n'goni, guitares et des percussions.